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Ozias Leduc, un artiste entre ciel et terre
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Le temps d'une vie

Détail d'une photographie de groupe illustrant des ouvriers responsables de la décoration d'église de Saint-Hilaire.
Le temps d'une vie
Le temps d'une vie

Ozias Leduc  et ses assistants pour la décoration de l’église de Saint-Hilaire (détail)

L’artiste devient maître

La transmission d'un savoir

Les années 1910-1920 sont centrales dans la carrière d’Ozias Leduc puisqu'il reçoit la reconnaissance du grand public ainsi que des milieux artistiques et intellectuels dans lesquels il est impliqué.

C’est dans ce contexte qu’il fait la rencontre en 1921 de Paul-Émile Borduas, âgé de seize ans. Également de Saint-Hilaire, le jeune artiste est très familier avec le travail de Leduc. Borduas lui présente ses dessins et aquarelles. Leduc reconnaît le talent de l'artiste et l'accepte comme apprenti.

Ozias Leduc enseigne de façon informelle à Borduas les rudiments de l’art et l’encourage en 1923 à se perfectionner à l’École des beaux-arts de Montréal. Après avoir obtenu son diplôme en 1927, Borduas est engagé comme professeur de dessin dans une école primaire montréalaise puis voyage en France de 1928 à 1930.

Borduas développe un enseignement non académique basé sur la personnalité de ses élèves. Sans doute est-ce ce non-conformisme qui lui vaut éventuellement de perdre son emploi. Ainsi décide-t-il de retourner à Saint-Hilaire. Peinant à se trouver du travail, Leduc aide Borduas au début des années 1930 en lui confiant divers travaux en tant qu’assistant pour la décoration des églises de Lachine et de Rougemont.

Dès les années 1940, Borduas se tourne vers une peinture abstraite et non-figurative. En dépit des différences artistiques dès les années 1930, les deux continuent à se fréquenter et à se respecter mutuellement.

Leduc a joué un rôle important dans la carrière de Borduas. Celui-ci écrit à propos de son maître :

Je lui dois ce goût de la belle peinture avant même de l'avoir rencontré. Je lui dois l'une des rares permissions de poursuivre mon destin (…) Je lui dois enfin de m'avoir permis de passer de l'atmosphère spirituelle et picturale de la Renaissance au pouvoir du rêve qui débouche sur l’avenir. - Paul-Émile Borduas

Paul-Émile Borduas

Paul-Émile Borduas écrit à propos d'Ozias Leduc :

« Déjà je connaissais sa peinture par cette petite église de Saint-Hilaire qu'il a généreusement décorée et qui court présentement le danger d'être sabotée par de maladroites réparations. De ma naissance à l'âge d'une quinzaine d'années ce furent les seuls tableaux qu'il me fût donné de voir. Vous ne sauriez croire combien je suis fier de cette unique source de poésie picturale à l'époque où les moindres impressions pénètrent au creux de nous-mêmes et orientent à notre insu les assises du sens critique. Comment trahir par la suite ces directives venant on ne sait plus d'où et que dans notre candeur on est près d'attribuer à la providence? Ce sera étrange pour quelques-uns d'entendre que je sois resté fidèle à l'essentiel de ces premières impressions. J'en suis convaincu, toutes les admirations picturales subséquentes ont dû s'accorder avec elles : qu'on le croie ou non. »

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