Introduction
Une inspiration sans limites
Ozias Leduc est un artiste prolifique. Il peint sa première nature morte, Les trois pommes, en 1887, à l’âge de vingt-deux ans. Sa pratique est précise et d’un réalisme incroyable. Il remporte quelques années plus tard un vif succès et une notoriété pour un style pictural qu’il manie à la perfection. Il n’a de cesse dans sa démarche artistique d’étudier la nature et d'en capturer la beauté. Son inspiration n’a pas de limite.
Je n'ai point de manière propre et ne veux point en avoir; chaque fois que je peins, je cherche quelque chose. - Ozias Leduc
Il met à profit ses talents de peintre en créant le portrait des membres de son entourage, sa famille et ses amis, ou encore pour la réalisation de commandes. Les femmes occupent une place privilégiée dans son travail de portraitiste. Très soucieux des détails, il se sert souvent de la photographie pour garder en mémoire la pose et les traits du modèle. Dans sa municipalité de Saint-Hilaire-de-Rouville (aujourd’hui Mont-Saint-Hilaire), on y entend certaines légendes locales que Leduc se plaît de raconter ou encore de s’inspirer. Au-delà de cet environnement imaginaire et fantastique, il entretient ses relations avec beaucoup de bienveillance, que ce soit auprès d’artistes, de poètes, d'écrivains, de musiciens ou d'historiens. Ces amitiés deviennent pour lui sources d'inspiration.
L’artiste réalise plusieurs scènes de genre où il représente ses frères et sœurs dans une activité intellectuelle, notamment la lecture. Il peint au cours des années 1890 sa sœur Ozéma dans La liseuse et son frère Honorius dans Le liseur. Dans L'enfant au pain, la composition rappelle certaines des caractéristiques communes aux portraits de Leduc : le sujet tient un accessoire (un harmonica) et est absorbé par une activité qui souligne les thèmes de l’innocence et de l’imaginaire.