Sujets religieux
Une synthèse stylistique
L’art religieux occupe très tôt une place importante dans la production d’Ozias Leduc. Tout au long de sa carrière, il reçoit des commandes de décoration d'églises du Québec, de la Nouvelle-Écosse et de la Nouvelle-Angleterre. Parmi les oeuvres qui aujourd'hui subsistent, se distinguent l’église de Saint-Hilaire (1896-1899), le baptistère de la Basilique Notre-Dame de Montréal (1927-1930), la chapelle privée de l’archevêque de Sherbrooke (1922-1932) et l’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan (1943-1955).
À travers ses décorations d'église, Leduc crée une synthèse entre thèmes religieux, lieux et réalité sociale de son époque en intégrant aux thématiques traditionnelles des éléments de paysages et des travailleurs locaux. Les personnages religieux nous paraissent plus humains, plus près de nous. Il utilise régulièrement des modèles vivants comme base pour ses représentations d’anges et de saints. Sa sœur Ozéma pose pour la Vierge dans le tableau de l’Assomption (1898) de l’église de Saint-Hilaire. Dans cette oeuvre, le regard est porté sur le visage auréolé et illuminé de la Vierge, le point focal du tableau. Marie, entourée d’anges musiciens, est guidée par des figures portant des lys, signe de sa virginité. Elle s’élève ainsi au-dessus de la Terre, représentée par une sphère bleutée. Après 1916, il cesse graduellement de peindre les attributs symboliques et les ornementations conventionnelles.