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Ozias Leduc, un artiste entre ciel et terre
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Sur la terre comme au ciel

Vue d'ensemble de l'intérieur de l'Église de saint-Hilaire, en direction de l'autel.
Sur la terre comme au ciel
Sur la terre comme au ciel

Église de Saint-Hilaire (photo : LB)

Église de Saint-Hilaire

C’est en 1830 que débute la construction de l’église de Saint-Hilaire. Malgré plusieurs complications, elle est terminée en 1837. Aujourd'hui, l'aspect de l'église est presque identique à celui d'époque, à l'exception du clocher d'inspiration néogothique qui a remplacé le précédent en 1874.

La décoration complète de l’église est attribuée à Ozias Leduc. C’est en 1896 que commence le projet alors que le curé Joseph-Magloire Laflamme embauche l'artiste.  Il devient non seulement décorateur, mais également entrepreneur général puisqu’il supervisera l’ensemble des travaux jusqu’à la fin du projet, en 1900. Il s’agit du premier ensemble décoratif constitué de compositions originales à travers lequel Leduc introduit au Québec un nouveau programme iconographique, celui des sept sacrements. 

Réalisé de 1896 à 1900, l'ensemble de quinze toiles et ornementations peintes sur les murs et les voûtes de l’église traitent de thèmes fondamentaux du christianisme et de la pratique de la vie chrétienne, notamment le chemin de croix, les quatre évangélistes, l'adoration des mages, l’ascension du Christ, l’assomption de la Sainte Vierge,  les sept sacrements, ainsi que le patron de la paroisse, Saint-Hilaire de Poitiers. Deux groupes d’anges adorateurs et un ensemble de vitraux complètent le décor du chœur.

La technique de marouflage utilisée sur les murs de l’église de Saint-Hilaire est la même qui lui servira tout au long de sa carrière. Inspiré de Puvis de Chavannes, un artiste français précurseur du symbolisme que Leduc admirait, le marouflage consiste à peindre l'oeuvre sur une toile et de l'appliquer par la suite au mur. Cette technique permet à l'artiste de créer dans le confort de son atelier.

Le choix d’une palette de couleurs douces et harmonieuses confère une unité d’ensemble au décor. Les tons de verts et de bruns des murs servent d’écrin aux tableaux aux couleurs plus variées et soutenues. Leduc se conforme à plusieurs règles de la peinture murale en mettant en valeur l’architecture néo-gothique de l'église.

Lignes et bordures donnent aux murs une impression bi-dimensionnelle, suggérée par un fond mosaïqué. Des motifs végétaux déployés autour des tableaux (feuilles de vigne, liserons) réfèrent à un symbolisme caractéristique des sacrements.

On remarque dans le mouvement sinueux du drapé de la Vierge de l’Assomption une influence de l’art nouveau, mouvement qui a marqué Leduc lors de son voyage à Paris de 1897 alors qu’il préparait ce projet.

L’importance de l’œuvre de Leduc est telle que l’église est classée monument historique en 1965 et les tableaux deviennent biens culturels en 1976.

Dans ce monde transfigure la lumière éclatante plus que celle de la réalité. [À travers] les ombres plus mystérieuses, transparaît une révélation totale où rien n’inquiète [et] tout est sérénité. - Ozias Leduc

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