Jeunesse et apprentissage
L'appel de l'art
Le jeune Ozias Leduc est profondément marqué par Saint-Hilaire et sa montagne. Deuxième d’une famille de dix enfants et fils d’un menuisier et pomiculteur, il grandit entouré de vergers et développe très tôt un intérêt pour la nature qui l’inspirera tout au long de sa vie d’artiste.
Leduc fréquente l’école du Rang des Trente jusqu’à la sixième année. Ses cahiers de travaux scolaires sont remplis de dessins copiés des livres d’histoire. Plus tard, il confie à son assistante, Gabrielle Messier :
Le passage de l’enfance à l’art a été imperceptible ! Au début, au temps où je prenais conscience de ma personnalité, il me semblait que j’avais un penchant pour ce que, depuis, j’ai reconnu comme étant un goût des choses rares ou belles si vous voulez. N’était-ce pas un signe que plus tard, cette inclinaison me porterait avec force vers l’art, vers son rayonnement ? - Ozias Leduc
En 1880, il poursuit ses études à l’école modèle du village pendant trois ans où il fait la rencontre de son maître d’école, Jean-Baptiste-Nectaire Galipeau, qui l'encourage à développer ses talents artistiques et poursuivre sa passion.
En 1883, à l’âge de dix-neuf ans, il est embauché à Montréal comme peintre coloriste de statues à l’atelier de Tomasso Carli. Cette époque est marquée par le développement de son éducation et de la reconnaissance de son statut en tant qu'artiste.
Lors de son séjour à Montréal en 1886, il habite chez sa cousine Marie-Louise Lebrun, dont l’époux, Luigi Capello, est artiste-décorateur d’églises d'origine italienne. Leduc devient l'apprenti de Capello qui l’initie à la tradition académique européenne de la décoration d'église, de la peinture murale et du marouflage. En 1889, il rencontre le sculpteur et peintre Adolphe Rho, dont il devient l’assistant.
Au milieu des années 1880, alors qu’il n’a que 22-23 ans, Leduc produit ses premières œuvres religieuses et natures mortes.