Influences
Un monde de découvertes
Suite à son apprentissage à Montréal, Ozias Leduc retourne à Saint-Hilaire. En 1896, il se voit confier le contrat de la décoration de l’église par le curé de la paroisse, Magloire Laflamme. Ce dernier estime important que le jeune Leduc voyage en Europe afin d'y compléter sa formation. Grâce à une avance obtenue sur son contrat, l'artiste y séjourne entre mai et décembre 1897. C'est surtout en Angleterre et en France qu'il découvre les grands courants esthétiques européens, comme le préraphaélisme, l’art nouveau et le symbolisme.
Préraphaélisme
À Londres Leduc découvre les préraphaélites, ces artistes désireux de retrouver la pureté des peintres du Moyen-âge et de la Renaissance prédécesseurs de Raphaël. C’est au milieu du 19e siècle que trois jeunes artistes, Hunt, Millais et Rossetti, décident de créer la confrérie préraphaélite en réaction aux conventions académiques de l’époque. Ils sont sensibles aux conditions sociales et à la nature. Leurs tableaux sont colorés, chargés de nombreux symboles et de références littéraires. Une seconde génération, dominée par Edward Burne-Jones et William Morris, reprend les principes du mouvement et les applique au décor, au mobilier et à l’illustration. Ozias Leduc est particulièrement impressionné par les œuvres de Burne-Jones, ses personnages imaginaires et ses scènes mystérieuses.
Symbolisme et art nouveau
À Paris, Leduc découvre le symbolisme, courant artistique français de la fin du 19e siècle. Les symbolistes prônent la spiritualité, l’imaginaire et le rêve par le traitement des moyens formels de l’art tels que la forme, l'espace et les couleurs. Le sujet est ainsi chargé de sens que le spectateur de l'oeuvre peut interpréter à sa façon. Leduc y trouve une grande source d'inspiration.
Il écrit à ce sujet :
Tout art est symboliste. Tout art doit signifier quelque chose. - Ozias Leduc
Pour Leduc, l’art doit exprimer un message qui ne doit pas nécessairement être facile d'accès, l'oeuvre exigeant parfois des lectures multiples.
L'artiste assimile également dans son oeuvre les principes de l’art nouveau avec ses courbes et ses ornementations inspirées du monde végétal. Il reprend à son tour ces éléments dans ses portraits, ses paysages et ses peintures religieuses.
Le mouvement est qualifié de « nouveau » par son désir de créer un style en rupture avec le passé. Il souhaite s'intégrer dans le quotidien des gens, que ce soit à travers l'art, l’architecture, l'ornementation ou les objets décoratifs.
Ces courants, en rupture avec les conventions de l’époque, ont une influence certaine sur Leduc qui toutefois, à partir des années 1930, n'adhère pas à l'abstraction.