La Maison de Paul-Émile Borduas
De 1940 à 1942, Paul-Émile Borduas construit la maison de ses rêves avec l’aide de son père et, probablement, de son frère Adrien au bord de la rivière Richelieu. Il conçoit une maison fonctionnelle pour y installer confortablement toute sa famille : son épouse, Gabrielle Goyette, et leurs trois enfants, Janine née en 1936, Renée en 1939 et Paul en 1940. D’abord utilisée comme résidence d’été de 1942 à 1945, car les Borduas habitent Montréal, la maison devient par la suite la résidence permanente de la famille jusqu’en 1952.
La vie est belle à Saint-Hilaire, la rivière, la montagne et le grand air sont les bienvenus après le tumulte de la ville. Les excursions sur la rivière sont l’occasion de périples « parce que le Richelieu, avec ses moutons blancs, était, durant les vents du nord, une mer cruelle aux houles traîtresses et déchaînées », comme le souligne Paul dans une lettre qu’il adresse à son père en février 1960. L’imagination et les souvenirs du jeune Paul permettent de comprendre la place importante qu’occupent les jeux nautiques pour les enfants et pour Borduas qui était à la barre du bateau. De plus, Borduas avait construit un radeau amarré au milieu du Richelieu qui comportait une sorte de « piscine » pour les plus petits : une plateforme encastrée dans le radeau où les enfants pouvaient patauger. La montagne, quant à elle, rappelle les excursions de ski, le chocolat chaud, les courses en traîneau et la grande glissade que Borduas avait construite pour ses enfants tout près de la maison.
Espace d'art, espace de vie
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La localisation de la maison entre rivière et montagne est idéale pour la vie familiale et les rencontres amicales. Cet endroit va rapidement devenir un lieu de réunion et de réflexion pour les Automatistes et le milieu culturel québécois. Après la séparation d’avec sa femme en 1951, Borduas se départit de sa maison de Saint-Hilaire. Malgré les difficultés qui frappent la famille Borduas après la parution de Refus global, les souvenirs de ces années demeurent gravés dans la mémoire de tous ceux qui ont eu la joie de connaître ce lieu privilégié.
Espace d'art, espace de vie
Paul-Émile Borduas et sa famille s'installent...
définitivement à Saint-Hilaire en 1945.
Il confiera à un ami qu'il avait bâti un temple à la famille et que lorsquʼil « plantait des arbres, il en plantait trois, en pensant à ses trois enfants ».
La localisation de la maison entre rivière et montagne est idéale pour la vie familiale et les rencontres amicales.
La maison que Borduas dessine et construit est considérée comme lʼune des...
premières manifestations de lʼarchitecture moderne au Canada.
En raison de ses qualités visuelles et formelles, elle rappelle lʼarchitecture européenne des années 1920 à 1940.
Pour meubler la salle commune de sa nouvelle maison,
Borduas acquiert plusieurs créations des élèves de lʼÉcole du meuble de Montréal où il enseigne.
Il choisit des meubles qui possèdent un profil épuré, alliant lignes droites et courbes,
caractéristique de lʼart déco,
qui sʼharmonisent avec lʼarchitecture moderne de sa demeure.
Le sous-sol était occupé par l'atelier de l'artiste.
Très mal éclairé et équipé dʼun petit poêle à bois,
lʼatelier rudimentaire est muni de deux grandes portes qui permettent la circulation dʼoeuvres plus volumineuses.
À la vue de la nature qui entoure ce lieu, on peut croire que les peintures abstraites de Borduas du début des années ʻ40 reflètent lʼinfluence que Saint-Hilaire...
et ses paysages ont eue sur lui. Puisque l'artiste indique qu'il obéit à des impulsions, il est possible de croire quʼun rapport entre les paysages de sa paroisse natale...
et lʼévolution de sa peinture existe, tant dans l'agencement des formes, la structure de ses toiles que dans le choix des couleurs.
Coin nord-ouest de la maison de Paul-Émile Borduas à
Mont-Saint-Hilaire.
Côté ouest de l'Intérieur de la maison de Paul-Émile Borduas (rez-de-chaussée) à Mont-Saint-Hilaire en octobre 1942
Les trois enfants Borduas sur le quai au bord de la rivière Richelieu. De gauche à droite : Renée, Paul et Janine.
© Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, 2014.
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