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Catégorie Exposition : Rencontres photographiques du Richelieu

Chemin faisant

Place publique de la Maison des générations Ginette-Grenier

Du 17 mai au 15 juin et septembre-octobre.

L’exposition Chemin faisant de Guy Glorieux présente des images inédites du photographe, en noir et blanc, de paysages empreints de nostalgie.

Nature en friche

L’exposition Nature en friche du photographe hilairemontais Patrick Deslandes présente des paysages de la montagne et des champs de roseaux du futur site de l’usine Northvolt.

Moi, j’ai vu un garage

Le photographe montréalais Claude Guérin a étudié l’histoire de l’art, les arts plastiques, le design graphique et les communications. Il travaille également en tant que graphiste majoritairement dans le milieu des arts. Depuis plus de quarante ans, il s’adonne à la photographie, mais plus récemment, depuis 2005, le photographe se consacre d’autant plus à sa pratique en parcourant les routes du Québec. Sa démarche artistique de nature souvent documentaire, consiste à explorer différents sujets en lien avec l’architecture et son environnement. Plus particulièrement, on retrouve dans son corpus des compositions de natures mortes, des cabanes ou de vieux garages, des marécages et autres plans d’eau, ou encore des affiches ou des graffitis.

 

Le travail de Claude Guérin présenté dans cette exposition, révèle à travers une grande simplicité les différentes typologies de bâtiments accessoires du Québec rural que l’on peut qualifier de micro-architectures vernaculaires. Cet engouement pour les bâtiments atypiques ou décrépis l’amène à parcourir au sens propre, comme au figuré, des chemins peu fréquentés pour capturer les particularités de ces structures singulières. Toujours cadrées en privilégiant le point de vue frontal et dans des proportions similaires, « les bâtiments photographiés prennent le dessus sur le paysage et s’imposent de façon monumentale)»[1] pour reprendre les mots de l’artiste.

 

Les images traduisent à la fois le silence et l’isolement, mais aussi une forme de sérénité des lieux ressentis dans chacune des images. Claude Guérin propose à travers la photographie, d’archiver ces banalités architecturales et nous incite à porter une attention intriguée sur des immeubles qu’on remarque peu.

[1] Claude Guérin, La fabrique culturelle, [En ligne] https://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/8186/claude-guerin-monumentales-cabanes, consulté le 18 avril 2024.

Insectarium

Gilles Arbour présente les insectes de notre environnement dans toute leur beauté, leur complexité et leur originalité. Depuis près d’une décennie, il se consacre presque exclusivement à la photographie d’insectes et d’araignées. Son approche photographique est une expression de sa vision naturaliste du monde. La caméra lui sert d’outil de sensibilisation et d’éducation, souhaitant ainsi partager ce qu’il perçoit à travers sa lentille. La précision et le détail de ses œuvres, nous invite à développer nos capacités d’attention et d’observation.

Le chant du sablier

André Boucher a l’œil dans le collimateur de l’humanité en sa dimension universelle. Les photos qu’il nous présente dans Le chant du sablier sont des prises de vue sur le monde, c’est-à-dire qu’il ne prend pas de photos contraignantes, voire même captives de sa caméra: il propose plutôt un regard indépendant et permanent sur l’univers et, par le fait même, rien ne lui échappe. Son voyage autour de la Terre n’est pas un exercice soumis à la maîtrise ultime de la caméra, mais une communion intime avec l’humanité sous toutes ses facettes. Qu’il soit ailleurs dans une phase alchimique surréaliste en quête de vertige philosophical, ou comme c’est l’évidence même dans ce nouveau livre, offrant des images absolument liées au réel absolu, l’on est visuellement convié à toute la gamme des «émouvances» libertaires, entre universalité et solitude, entre harmonie et chaos… Les prises de vue sur le vif, dans la mouvance oculaire d’André Boucher, nous invitent à une célébration en images percutantes.

André Boucher nous donne à voir sans artifice une poétique de l’œil, en osmose avec les scènes de la quotidienneté irréversible des êtres humains, autant dans leur vulnérabilité que dans leur immanence! Jour après nuit, ces photos nous parlent en toute solidarité, et nous engagent en un périple où la photo elle-même nous saisit dans notre idiosyncrasie. Dans l’ère actuelle où nous sommes de plus en plus captifs de la réalité implacable dite numérique, où nous sommes soumis à la coercition d’un monde réduit à la domination ultime des machines, de leurs innombrables applications dépourvues de cette sensibilité essentielle à la survivance artistique, André Boucher est là, l’œil aux aguets, ne dormant qu’à demi-paupières fermées, toujours prêtes à
s’ouvrir sur un moment fugace à saisir tout de go!

Lucien et Virginie Francoeur

Sur la route

Luc Roy conçoit la photographie comme un geste défini par le temps : le temps qui passe, le temps qu’il nous reste. Ce qui l’attire dans cette pratique, comme en toutes choses, c’est le fait d’explorer les sentiers peu fréquentés. Son travail est expérimental. Il prend trois photographies, une à la suite de l’autre en surimpression, et laisse le boîtier numérique les assembler. Ainsi, il travaille à l’aveugle. Le résultat est parfois intéressant, souvent décevant. Il faut alors recommencer maintes fois pour en extirper des compositions qui évoquent des souvenirs emmêlés.

La série d’images présentée se veut une réflexion sur la maladie d’Alzheimer qui a pour symptôme de déformer les souvenirs, de les rendre confus. Luc Roy sature délibérément la mémoire de son appareil photographique pour créer une confusion numérique. En ajoutant de plus en plus de lumière, il efface progressivement certains éléments, comme s’ils faisaient partie d’un passé qui s’efface peu à peu. La superposition des images délavées agit sur l’image, pareillement au temps qui file.

La grande majorité de ces photographies ont été réalisées sur la route.  De cette façon, le photographe ne peut choisir les sujets à l’avance. Il prend ce qui se présente, quitte à manquer de belles occasions. Ce procédé l’oblige à abandonner, à oublier ce qui est derrière, voire, à se résigner. Les paysages défilent, puis disparaissent. Une scène apparaît à l’horizon, un éclair se produit dans sa tête et réagit rapidement afin de capter le moment, avant que le temps n’efface ce souvenir à jamais.

La voie la plus simple serait de choisir trois photographies et de les assembler avec un logiciel de traitement d’images. Luc Roy préfère toutefois être confronté à la difficulté de travailler à l’aveugle, de ne pas contrôler l’intégralité du processus. C’est ce qui permet de le mettre dans un état d’esprit propice à alimenter sa réflexion sur la maladie d’Alzheimer.

Un jardin de bleu

Chantal Emond est native des Cantons de l’Est au Québec, elle vit et travaille à Mont-Saint-Hilaire en Montérégie depuis 1999. Après avoir obtenu ses diplômes en anthropologie, en archivistique et en histoire de l’art de l’Université de Montréal, elle obtient une maîtrise en restauration des œuvres d’art de l’Université Queen’s à Kingston en Ontario. Sa pratique artistique, menée en parallèle à son métier de restauratrice, est axée autour de la photographie, qu’elle pratique depuis le début des années 1990. Ses premières expérimentations se sont développées à partir du procédé à la gélatine argentique, puis au fil du temps, elle s’est progressivement intéressée à des procédés plus anciens. D’ailleurs, dans sa pratique courante elle s’intéresse particulièrement au cyanotype, un procédé inventé en 1842 qui marque les débuts de la photographie.

Au cours des dernières années, Chantal Emond a suivi des ateliers reliés à la photographie, notamment à l’automne 2019 et à l’été 2021 au Maine Media Workshop (U.S.A.). Elle a également exposé en solo et a participé à plusieurs expositions de groupe
au Québec et au Canada. Parmi ses plus récentes propositions, en 2023 elle a présenté Botanica Fotographica d’abord au Domaine Joly-De Lotbinière à Sainte-Croix, puis au Musée Beaulne à Coaticook, et en 2022 elle participé à l’exposition collective
Hors-cadre organisée au Musée des beaux-arts de Montréal. De plus, elle compte à son actif plusieurs publications, notamment le catalogue d’exposition Libre expression (2020) réalisé pour les 25 ans du RAP (Regroupement des artistes professionnels
de Mont-Saint-Hilaire, le catalogue Scotiabank Contact Photography Festival (2020) réalisé pour l’exposition collective Rebel Lens à la galerie Lonsdale à Toronto ou encore la brochure des Rencontres photographiques de Mont-Saint-Hilaire pour l’exposition Ruminage (2002).

Abstractions organiques

Julie Cormier est une artiste autodidacte hilairemontaise qui développe une pratique photographique en lien avec les thèmes de la nature. Les séries Abstraction organiques et Marée basse, présentées à la Maison Paul-Émile-Borduas, témoignent de ses récentes explorations photographiques. La première, débutée en 2013 et qui se poursuit toujours, s’est d’abord ancrée dans le figuratif, puis les mouvements en surexposition sont apparus naturellement pour produire des abstractions. La deuxième se penche plutôt sur les tracés comme une métaphore des aléas de la vie. Au plus souvent décontextualisées, les images sont le fruit d’un dialogue entre des éléments de la nature et le monde intérieur de la photographe. Que ce soit par un mouvement en surexposition ou une longue contemplation, elle capture des sujets interpellant qui font écho en elle.

En mai et juin, l’exposition extérieure se prolonge au rez-de-jardin de la Maison Paul-Émile-Borduas !

Bords de mers, parce qu’il y a la mer

Linda Turgeon a grandi au bord du fleuve Saint-Laurent, à Verchères. Sa soif de découvertes et de raconter des histoires l’habitent depuis son enfance. l’étude de la photographie lui vient avec le désir de faire de meilleures photos. Dès son retour d’un voyage au Portugal en famille, elle prend des cours à l’école Moderne de photographie de Montréal. Elle publie son premier livre Montréal Ambiances/Montréal Moods avec Les Publications du Québec. C’est à Naples en Italie qu’elle découvre de nouvelles façons de présenter son travail, notamment par la projection publique et la création de petits livres autoédités. Si la photographie lui permet d’aller vers l’autre, ces projets lui font retrouver ce sentiment de transmission de son enfance. Avec une approche humaniste et intuitive, les projets de Linda Turgeon abordent les gestes naturels et simples de l’être humain et de ses traces : la poésie du quotidien! Avec les années, le thème de l’eau reprend de plus en plus de place dans son travail et dans sa vie. Il y a toujours une rivière, un fleuve, une mer pas loin où elle se pose. L’exposition Bords de mers, parce qu’il y a la mer réunit bien ses deux univers.

Abstractions portuaires

Louise Duval (1939-2015) est née à Trois-Rivières. Entrée à l’école primaire à Arvida, elle a ensuite terminé son cours secondaire au collège Notre-Dame d’Acadie à Moncton. Elle avoue s’être bientôt perdue dans les sciences pures à l’Université de Montréal pour se retrouver en Communications, secteur télévision à la New York University.

Venue précocement à la photographie, Louise Duval a reçu dès l’âge tendre son premier appareil photo. La maison paternelle abritait une chambre noire imprégnée de magie. Dans ce contexte, faire de la photo constituait une activité tout à fait quotidienne. Au cours de ces années, la photographe est devenue une touche-à-tout : chant choral, étude de la musique et de la peinture, théâtre et participation active à la rédaction du journal du collège. Elle a également tâté de plusieurs techniques à partir de photographies : collages, montages, inversions de couleurs, impressions multiples. On la retrouve plus tard à Paris où elle travaille à la délégation du Canada à l’OTAN tout en poursuivant des études de philosophie.

De retour au pays, elle entre à la Société Radio-Canada où elle collabore successivement aux émissions pour la jeunesse, aux productions de spectacles et à la publicité. Durant ces années « gagne-pain », la photographie demeure pour elle une passion. Au cours de cette période, elle réalise une série de trois cents portraits en noir et blanc d’artisans de la télévision. Louise Duval se consacre depuis de nombreuses années à la photographie. Il lui arrive d’expérimenter des œuvres en techniques mixtes, mais l’appareil photo 107 demeure pour elle l’outil idéal qui lui permet de trouver un nouvel espace de perception tout en explorant l’univers des formes et des couleurs.

 

Absence/présence

L’exposition Absence / présence regroupe des œuvres soigneusement sélectionnées qui explorent la présence humaine à travers les objets et les lieux. Celle-ci rend également hommage à Lynne Cohen, décédée en 2014 à Montréal, dont l’influence perdure à travers des générations de photographes, enrichie par son enseignement, ses expositions et ses publications. Lynne Cohen a d’abord été captivée par les scènes ordinaires du quotidien, ensuite son travail s’est tourné vers les espaces de socialisation tels que les salles de bal, les salons de coiffure, et finalement vers des environnements plus institutionnels comme les salles de classe, les laboratoires et les usines automatisées. En cours de route, elle réalisera les possibilités de la couleur en l’intégrant dans la conceptualisation de ses images.

Une particularité de cette exposition est l’absence de portraits humains. Les êtres sont relégués aux rôles de figurants et leur présence nous est plutôt signalée par le contexte des lieux, par des lumières allumées ou par l’occupation de l’espace. La disposition des œuvres dans l’exposition crée un dialogue entre les photographies des artistes, servant le thème de l’absence et de la présence. En plus des œuvres dénuées de personnages, certaines le sont également de couleur, un écho au corpus en noir et blanc de Cohen. Les photographies en superposition de Sue Vo-Ho, illustrent cet aspect de son travail. Les résidences de la banlieue de Vancouver, capturées de nuit par Lorraine Gilbert se mêlent aux souvenirs urbains de Sue Vo-Ho. Entre les thématiques extérieures de Gilbert et Vo-Ho, nous sommes interpellés par les espaces intimes avec Les chambres de Clara Gutsche, les affiches sur les murs et l’empreinte humaine sur les draps nous donne l’impression de jouer au voyeur. Tandis que Geneviève Thibault, dans sa série J’habite au 148 nous invite à découvrir les espaces domestiques de résidences portant ce numéro, une adresse parmi tant d’autres.

Vous remarquerez que les œuvres de Lynne Cohen sont stratégiquement dispersées à travers l’exposition, soulignant sa présence influente parmi les photographes, notamment avec Laurence Hervieux-Gosselin, lauréate 2021 du Prix Lynne-Cohen décerné par le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). Avec les œuvres de sa série Fly on the Wall, Laurence Hervieux-Gosselin explore, en couleur, un plateau de tournage où l’absence humaine parle d’elle-même.

Ces cinq photographes s’inspirent du travail de Cohen, admirant sa démarche et perpétuant son héritage à travers leurs propres explorations visuelles.

Robert Hébert, commissaire invité