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Cordes sensibles

  • Date de début
    23 Nov 2024
  • Date de fin
    12 Jan 2025
  • Lieu
    Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire

Cordes sensibles, une proposition commissariée par le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, réunit trois artistes vibrantes de passion, inspirées par les matières fibreuses. Ces fibres, devenues ‘’cordes’’, elles les chiffonnent, les torsadent, les modèlent, les tissent, les tressent… Martine Bertrand, Johanne Bilodeau et Yolanta Sprawka explorent les déclinaisons de la nature humaine, végétale ou microorganique.

Pour la costumière Bertrand, la sensibilité aux matières textiles transcende l’imaginaire. Des costumes animés deviennent personnages avec ou sans visages. D’abord, elle dessine des motifs sur des morceaux de papier Japon, comme des petites tapisseries de motifs calligraphiques à l’encre. Satisfaite, elle froisse le papier, lui donnant une nouvelle souplesse, de la texture, du mouvement. Ses robes, pourtant dépourvues de corps, prennent vie et développe leurs personnalités. Loin de se limiter au contenant que peut représenter le costume, celui-ci prend vie sous nos yeux. L’observation devient une rencontre avec l’œuvre et dévoile l’affection de l’artiste pour les humains.

Johanne Bilodeau nous invite dans une scène aussi chaleureuse qu’improbable dans la Chambre-atelier. Inspirée de la nature, l’atelier qu’elle présente est traité comme un écosystème. Les éléments de son installation tels que les fibres colorées composent des écrans et des persées visuelles laissant entrevoir des pièces de mobiliers, des textiles ou encore des accessoires choisis comme une constellation d’objets en déplacement, surpris en flagrant délit. Dans un deuxième temps, le Jardin-atelier, enveloppant comme une capsule en marge du monde physique, de la réalité, incite aux rêveries créatrices.

Pour Jolanta Sprawka, l’infiniment petit est magnifié sous nos yeux ébahis. Légère, la fibre cellophane composée de cellulose biodégradable, évoque la volatilité des microorganismes invisibles à l’œil nu. L’immersion créée par cette famille de sympathiques protozoaires dispersée dans l’espace, en suspension, invite à se mouvoir autour des éléments comme une danse. Le parcours appelle le visiteur à vivre une expérience sensorielle nébuleuse. Le caractère répétitif de la gestuelle de l’artiste induit un état d’émerveillement contemplatif. On en oublie la dangerosité potentielle de certains de ces organismes unicellulaires.

Vibrantes, généreuses, les Cordes sensibles de Bertrand, Bilodeau et Sprawka se découvrent sans retenue, dans l’ordre ou le désordre, comme un écho de nos propres sensibilités.