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Catégorie Exposition : MBAMSH Exposition permanente

Fragments d’études : Leduc et Roberge

Fragments d’études : Leduc et Roberge

Ozias Leduc

Dans le cadre de la 10e édition de la Biennale du dessin, rendez-vous bisannuel depuis 2007, le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire profite de cette occasion idéale pour présenter des œuvres inédites de sa collection permanente grâce aux généreux dons de différent.es donateurs et donatrices. À cet égard, l’acquisition récente de quelques dessins réalisés par Ozias Leduc de la Collection Savard-Foy (succession Gisèle Savard et Gilles Foy) en fin d’année 2024, incluant notamment AngesVases et Sans titre (Femme avec deux enfants), a été déterminante dans l’élaboration de cette exposition. D’une part, celle-ci donne l’opportunité de présenter plusieurs dessins de la production de l’artiste que le MBAMSH conserve fièrement en ses murs, mais également d’honorer la mission de l’institution muséale en consacrant une place de premier plan à l’un des trois maîtres hilairemontais.

Si l’on connait principalement Ozias Leduc pour ses œuvres picturales et la conception de décors d’églises, ses qualités de dessinateur sont indéniables. Afin de montrer un pan de sa production, la sélection d’œuvres présentées dans la salle des expositions permanentes, sur le mur de gauche à l’entrée, propose un panorama d’études ciblées allant des représentations de visages, de mains, de paysages aux objets ou sujets religieux qui laissent voir les techniques et les méthodes de représentation utilisées par l’artiste dans la réalisation de commandes ou de décors d’églises. Le dessin étant à l’origine de toute création figurative, ces fragments d’études apparaissent comme des jalons dans le processus de création. On le constate bien à travers le corpus présenté, « Leduc a un dessin qui sculpte la forme […] c’est quelqu’un qui travaille beaucoup la lumière »[1]. Ce sont d’ailleurs les mots de Laurier Lacroix, historien de l’art et spécialiste de l’œuvre d’Ozias Leduc, lors d’une entrevue pour l’émission radio OhDio! diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Riches en contrastes, les dessins expriment autant de finesse sur le plan formel que ceux-ci témoignent de la démarche de l’artiste à travers les étapes entourant la représentation de sujets figuratifs.

Né le 8 octobre 1864 à Mont-Saint-Hilaire et décédé le 16 juin 1955 à Saint-Hyacinthe, Ozias Leduc est l’un des peintres québécois les plus importants de l’histoire du Québec dans la première moitié du vingtième siècle. Son œuvre majeure compte de nombreux portraits, natures mortes, paysages et peintures à l’iconographie religieuse. Comme l’écrit Laurier Lacroix dans Ozias Leduc. Sa vie, son œuvre « pour Leduc, l’art doit manifester les plus hautes valeurs de l’être humain, et celles-ci s’expriment par le beau. Son œuvre exigeante définit un idéal artistique centré sur la recherche et l’étude qui doivent mener à une meilleure connaissance de soi »[2].

Norma Roberge

En 2015, le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire a fait l’acquisition de plusieurs dessins de Norma Roberge, par l’entremise de la donatrice Danielle Tremblay, qui a légué une série d’études au graphite sur papier. Bien que très peu d’information existe sur cette artiste mystérieuse, pour ne pas dire inconnue du grand public, si ce n’est que quelques données biographiques la concernant, un document fourni par madame Tremblay révèle que Norma Roberge a suivi des cours de peintures avec Ozias Leduc avant d’intégrer l’École des beaux-arts de Montréal à l’époque de Charles Maillard (1887-1973). Née le 31 octobre 1917 à Montréal, puis décédée le 17 novembre 2008 à l’âge de 91 ans, Norma Roberge a développé au cours de sa vie une production artistique en parallèle à ses activités professionnelles comme employée de bureau pour une entreprise de pâte et papier, mais également comme critique d’art au journal The Montreal Star, actif dans les années 1970. Cet intérêt pour les arts et la culture apparaît très jeune chez l’artiste, initiée par sa mère dès l’âge de cinq ans, qui l’amène dans différents musées aux États-Unis et au Canada. Tout au long de son parcours, elle conserve cet engouement pour les arts qui est évoqué par Ozias Leduc dans une lettre datée le 31 janvier 1945 : « votre vie intellectuelle me fait envie : Littérature. Théâtre. Musique. Dessin. Et la passion, avec la jeunesse, de la couleur et de la lumière !!! Amical bonjour. Ozias Leduc ».

C’est en fait à la lecture de la correspondance entre Ozias Leduc et Norma Roberge que l’idée de rassembler des études au dessin dans leur production respective au sein d’une exposition commune s’est avérée pertinente. L’occasion d’exposer le lien amical qui les unit se révèle à ce jour dans un échange épistolaire que les deux artistes ont entretenu entre 1944 et 1945. À travers ces lettres, Ozias Leduc lui fait part notamment de réflexions en rapport aux œuvres qu’elle produit à l’École des beaux-arts et d’une série d’écrits intitulée Comprendre qui témoigne chez le maître hilairemontais de son esprit poétique et philosophique. À ce propos, le document disposé dans la salle offre aux visiteurs des reproductions de leur correspondance qui est disponible à la consultation.

Les études de Norma Roberge, présentées sur le mur de droite à l’entrée dans la salle des expositions permanentes, démontrent un intérêt marqué pour la sculpture. On le voit avec la Tête d’enfant et les motifs en haut-relief tels que Motif de feuillage et Gargouille. Le caractère inachevé des œuvres permet de comprendre les étapes entourant la représentation. L’artiste aborde les sujets à partir de dessins aux lignes contours pour ensuite venir créer des modelés en usant de contrastes marqués entre ombre et lumière. Ces fragments d’études, qui nous instruisent sur la démarche de l’artiste, ne se rapportent pas à la méthode d’enseignement du dessin préconisée par Ozias Leduc, c’est-à-dire la méthode Quénioux, comme nous le souligne Laurier Lacroix dans le cadre d’un échange écrit. Ceux-ci se rapprochent davantage des dessins faits dans les maisons d’enseignement de jeunes filles.

[1] Laurier Lacroix, « Ozias Leduc, le peintre de fresques qui a marqué l’art canadien » dans OhDio!, diffusée à Radio-Canada le 9 octobre 2024 [En ligne] https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/rattrapage/1871149/aujourd-hui-histoire-peintre-ozias-leduc-avec-laurier-lacroix, consulté le17 avril 2025.

[2] Laurier Lacroix, « Biographie » dans Ozias Leduc. Sa vie, son œuvre. [En ligne] https://www.aci-iac.ca/fr/livres-dart/ozias-leduc/biographie/, consulté le 17 avril 2025.

 

Salon Marcelle Ferron

Le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire a le bonheur de présenter le Salon Marcelle Ferron du 15 juin au 29 septembre dans la salle des expositions permanentes, consacrant ainsi une place de premier plan à la production de l’artiste décédée en 2001, afin de souligner son centenaire de naissance. Cette exposition, qui se déroule sur toute la période estivale, met en lumière des œuvres inédites de Ferron, issues de la collection du MBAMSH ainsi que de la Galerie Simon Blais et de différents collectionneurs privés, permettant alors de rassembler des peintures réalisées entre 1947 et 1998, allant de ses explorations automatistes en passant par des compositions exécutées à la spatule.

 

Le 100e de Jean-Paul Riopelle à Mont-Saint-Hilaire

En cette année du centenaire de naissance de Jean-Paul Riopelle (1923-2002), le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire et La Maison autochtone offrent des expositions permanentes renouvelées, présentant des éléments notoires parmi l’impressionnante production de l’artiste. Les deux institutions muséales de Mont-Saint-Hilaire poursuivent ainsi les célébrations autour de Riopelle avec des propositions artistiques complémentaires et élaborées en fonction de leurs mandats respectifs.

Au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire

La Collection Jean-Paul Riopelle, présentée au sein de la salle permanente du MBAMSH, est une exposition consacrée à la mise en valeur d’Album 67. Cette série de 15 lithographies, réalisée dans le contexte de L’Exposition universelle de 1967 à Montréal (Expo 67), traduit différentes variations chromatiques à travers des compositions expressionnistes en all-over, dans lesquelles Riopelle y introduit notamment une gestuelle calligraphique. Cette édition spéciale de tirages « hors commerce » de la série, est déployée à l’image d’une vague ceinturant les cimaises pour produire un ensemble dynamique. Vous pourrez contempler ces oeuvres exceptionnelles dans le répertoire de l’artiste, dont la contribution résonne parfaitement avec le 75e de la parution de Refus global, une occasion également soulignée cette année par le MBAMSH avec l’exposition temporaire en cours jusqu’au 8 octobre. Intitulée Marcel Barbeau : Global mixte, le corpus de l’artiste est mis en lien avec le Salon des automatistes, dans lequel l’exemplaire no 130 du manifeste Refus global est exposé dont la couverture présente la création de Riopelle, datant de 1948.

À La Maison autochtone

Le Salon Riopelle tel est le nom de l’espace permanent de La Maison autochtone dédié à cet artiste visionnaire et avant-gardiste qu’est Jean-Paul Riopelle. En plus de présenter la série Parler de corde inspirée des jeux de ficelles inuit et du Grand Nord, l’espace mais en exergue l’une des plus grandes passion et inspiration de l’artiste : la nature. Visible notamment dans la série Autre mouches qui puise son inspiration dans l’intérêt de l’artiste pour la pêche et la fabrication artisanale des mouches ou encore dans la sérigraphie Oies aux herbes sauvages dont il a offert à La Maison autochtone une centaine de tirages lors de son ouverture en guise de soutien à l’organisme, cet amour de la nature et de la faune transparait chez Riopelle dans la majorité de son travail. Cette exposition contient également plusieurs objets que Jean-Paul Riopelle affectionnait particulièrement, notamment son canot d’écorce de bouleau fabriqué par le célèbre artisan César Newashish de la Première Nation atikamekw.

Dans cette optique, le Passeport Riopelle au tarif avantageux, valide pour une durée de 48 heures consécutive, permet d’optimiser l’expérience du visiteur qui bénéficie d’un libre accès à la « Collection Jean-Paul Riopelle » du MBAMSH et au « Salon Riopelle » de La Maison autochtone.