Skip to main content

Domaine Ozias-Leduc

Maison natale

Déjà citée par la ville de Mont-Saint-Hilaire, en 2000 avant sa restauration, la maison natale fait partie aujourd’hui du Répertoire du patrimoine culturel du Québec. C’est une habitation rurale construite dans la première moitié du XIXe siècle (après 1800-avant 1850). La résidence en bois, de plan carré à un étage, est coiffée d’un toit aigu à deux versants droits. La demeure se situe légèrement en retrait du chemin Ozias-Leduc, dans un secteur urbain de la municipalité de Mont-Saint-Hilaire.

La protection de ce bien cité comme immeuble patrimonial ne s’applique actuellement qu’à l’enveloppe extérieure du bâtiment. Sa restauration parfaite devrait permettre de prendre en compte l’ensemble du bien.

Les éléments caractéristiques sont liés à ses valeurs historique et architecturale mais aussi à

  • Sa situation dans un secteur de pomiculture en marge de l’ancien noyau villageois de Mont-Saint-Hilaire.
  • Sa situation dans un ancien verger, légèrement en retrait du chemin.
  • Son volume, dont le plan carré sans annexe ni appentis, le toit à deux versants droits.
  • Les matériaux, dont la charpente en pièce sur pièce, le parement en planche, les fondations ainsi que la cheminée en pierre.

L’atelier Correlieu

En 1890, Ozias Leduc entreprend la construction de son atelier avec l’aide de son père. Correlieu est une vieille expression de marine utilisée pour indiquer que l’on tenait «corps et lieu» sur un navire durant une traversée. Leduc avait découvert que ce nom avait été donné au vaisseau La Petite Hermine lors du second voyage de Jacques Cartier. Le peintre a indiqué ailleurs qu’il avait été inspiré pour ce nom par une énorme roche en forme de proue de navire qu’il avait observée au pied d’un éboulis du mont Saint-Hilaire. Dans son cahier des visiteurs, l’artiste inscrivit à la première page que Correlieu est « l’endroit où le cœur est en tout, aux amis et à leurs amis qui visitent l’atelier de l’artiste qui l’habite. ». L’atelier était une modeste habitation de bois peint. À l’origine, ce n’était qu’un petit atelier carré sans les deux appentis et les pièces du fond. Puis elle fut agrandie au fil des ans et à l’occasion du mariage de l’artiste. La pièce principale mesurait environ sept mètres par huit. En pénétrant dans l’atelier, on se trouvait devant deux petits appentis latéraux dont l’un servait probablement de chambre noire pour les travaux de photographie de l’artiste tandis que l’autre était une remise pour le matériel de peinture et les toiles qu’il désirait conserver. On arrivait ensuite à la pièce centrale, l’atelier. Une cuisine et une chambre complétaient la bâtisse, avec au fond, une petite toilette dans la partie la plus basse.

Avec le temps, l’atelier d’Ozias Leduc acquit un caractère mythique pour tous ses visiteurs. Ozias Leduc était très hospitalier. Plusieurs écrivains, musiciens, peintres, artistes et amateurs d’art s’y sont rendus pour le visiter. Au cours des années 1940 et 1950, alors qu’il était devenu une véritable légende, l’atelier était fréquenté aussi bien par les artistes d’avant-garde tels Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc, Françoise Sullivan, Ulysse Comtois que par des artistes traditionalistes comme Rodolphe Duguay, le sculpteur Henri Hébert, ou des écrivains modernistes comme Guy Delahaye, Marcel Dugas, Robert de Roquebrune.

Cet atelier était situé à l’arrière de sa maison natale, à l’entrée d’un très grand verger qui s’étendait jusqu’au pied de la montagne. Correlieu fut démoli en 1983 après avoir été ravagé par un incendie.

Maison familiale

Quelques années après son mariage, vers 1913, Ozias Leduc dessine les plans de cette maison-atelier qu’il veut construire sur la propriété qu’il a héritée de son père Antoine Leduc. Il n’en commencera la construction qu’à compter de 1916. Son but était d’y installer un nouvel atelier plus confortable que celui de Correlieu, qu’il avait construit en 1890. Il utilisa cet atelier, situé à l’étage, côté Nord, des années 1920 jusqu’au début des années 1940.

La lenteur légendaire de l’artiste, son manque d’argent, la crise économique et les difficultés familiales feront qu’en avril 1938 il vendra cette maison à son frère Ulric. À sa mort, en 1955, la maison n’était toujours pas terminée. En dehors de l’ajout d’un garage dans les années 50, la maison n’a subie aucune transformation. La cuisine, la salle à manger et le salon sont tels qu’ils étaient à l’époque d’ozias Leduc. Une autre particularité intéressante qui démontre l’ingéniosité d’Ozias Leduc réside dans le réservoir à eau, creusé sous la maison et alimenté d’eau de source provenant de la montagne. Ce réservoir a permis à la maisonnée de s’alimenter en eau potable avant même que ce service ne soit disponible dans la campagne de Saint-Hilaire.

Cette maison est demeurée dans la famille Leduc jusqu’à son acquisition en 2006 par un généreux donateur qui l’a immédiatement cédée au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire. En effet, en décembre 2006, sur les recommandations de son ami le peintre-sculpteur André Michel, fondateur et président du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, le comédien Marcel Leboeuf achète terrain et maison de la petite nièce d’Ozias Leduc, madame Simone Leduc Lamy pour en faire don immédiatement au Musée. Aujourd’hui, cette maison est un centre d’interprétation destiné à faire connaître l’œuvre et la pensée de ce maître, affectueusement nommé «le sage de la montagne» par ses contemporains.

Historique

Le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire a fait l’acquisition d’un site d’intérêt patrimonial consacré au peintre Ozias Leduc.

Ce centre d’interprétation est composé de la maison natale et de la grande maison d’Ozias Leduc. Ces deux maisons qui sont situées au 272 chemin Ozias-Leduc à Mont-Saint-Hilaire occupent l’emplacement privilégié qui a vu grandir le célèbre peintre et qui lui a inspiré de nombreuses toiles. L’ensemble du terrain et les deux maisons constituent un site patrimonial d’importance.

L’ensemble du Site patrimonial Ozias Leduc est unique au Québec puisque on y retrouve trois éléments identitaires importants. La maison natale qui présente un intérêt patrimonial déjà reconnu pour sa valeur architecturale mais aussi historique, reposant sur son association avec Ozias Leduc (1864-1955), alors que l’atelier Correlieu et la maison familiale, plus artistiques et emblématiques, complètent l’ancrage d’une vie d’artiste dans sa ville.

Chronologie

La maison natale a été donnée au MBAMSH en 2005 par madame Simone Leduc-Lamy, petite-nièce de l’artiste, dans le but d’en faire un centre d’interprétation. Cette petite maison requérait des travaux de restauration avant d’être ouverte au public. Une fois les travaux complétés en 2010-2011 grâce aux fonds provenant du ministère de la Culture du Québec et de divers donateurs, elle fut aménagée selon les normes de la fin du 19e siècle avec du mobilier et des objets de l’époque, alors qu’Ozias y vivait en compagnie de ses parents et de ses frères et sœurs. Véritable témoin de la vie rurale du XIXe siècle, cette petite maison ne comporte qu’une seule pièce au rez-de-chaussée et un demi-étage où se trouvait le dortoir. Selon les notes provenant de Gertrude Leduc, la nièce d’Ozias, la construction de bois de la maison natale remonterait à 1790, aux premières années de la colonisation. Comme la plupart des maisons rurales de l’époque elle est construite en pièces sur pièces, l’extérieur des murs sont recouvert de planches verticales et la toiture en bardeaux de cèdre.

En décembre 2006, le comédien Marcel Leboeuf donne au MBAMSH la grande maison voisine de la maison natale, dont Ozias Leduc avait dessiné les lignes, dans le but de compléter l’ensemble du centre d’interprétation. Cette maison est un cottage en brique datant des années 1930. On y présente une exposition permanente consacrée à Ozias Leduc. Située sur un verger magnifique qui procurait les revenus à la famille, cette maison était voisine du célèbre Correlieu, la maison-atelier où l’artiste a passé de nombreuses années, et dans laquelle il recevait ses visiteurs pour des discussions empreintes de finesse et de sagesse. Cette maison a été vendue en 1936 par Ozias Leduc à son frère Ulric. Elle était alors recouverte en papier noir et des photos montrent que des lattes étaient posées, sans doute pour recevoir un recouvrement en clin de bois. Elle a été recouverte en brique dans les années 1950. Ouverte au public depuis 2007, elle permet aux visiteurs de prendre le pouls d’une époque pas si lointaine, la maison étant restée intacte depuis sa construction et surtout, de découvrir un artiste majeur de l’art québécois.

Exposition virtuelle

Ozias Leduc (1864-1955)

Ozias Leduc est l’un des peintres québécois les plus importants de la première moitié du XXe siècle. Ozias Leduc nait le 8 octobre 1864, deuxième enfant d’une famille nombreuse et modeste, qui vit de la culture des pommiers et des travaux d’ébénisterie du père. Ses parents, Antoine Leduc et Émilie Brouillette donnèrent naissance à dix enfants dont quatre moururent en bas âge ou dans leur enfance. Sa mère était une habile couturière, douée d’une grande sensibilité et d’une curiosité intellectuelle très vive, qualités qu’elle transmettra à son fils Ozias d’une nature plutôt timide et réservée.

Son passage de l’enfance à l’art s’est fait de façon imperceptible. Leduc amorce sa carrière de peintre vers 1883, alors qu’Adolphe Rho (1835-1905) et Luigi Cappello (1843-1902) l’engagent comme assistant et l’initient à la décoration d’église. Il connaît entre 1893 et 1955 une carrière prolifique et conçoit les décors pour une trentaine de lieux de culte de l’est du Canada et des États-Unis. Un de ses décors les plus connus est d’ailleurs celui de son église paroissiale, Saint-Hilaire (1895-1900). Ami d’artistes, de musiciens et de poètes célèbres, il peint, illustre des oeuvres et rédige ses réflexions sur l’art. Il demeure cependant en marge des courants à la mode.

Leduc prend aussi sous son aile un autre peintre natif de Mont-Saint-Hilaire, Paul-Émile Borduas (1905-1960). La carrière d’Ozias Leduc l’amène à voyager et à vivre temporairement à l’extérieur. Toutefois, tant ses figures allégoriques ou historiques, ses portraits, que ses natures mortes, s’inspirent de la localité qui demeure son port d’attache. Avec le temps, l’atelier Correlieu construit en 1890 va acquérir un caractère mythique pour tous les visiteurs qui faisaient le pèlerinage jusqu’à l’endroit où vivait et travaillait l’artiste. L’atelier était devenu un lieu de rencontre et de discussion d’une élite montréalaise. Ozias Leduc était très hospitalier. Au cours des années 1940 et 1950, alors qu’il était devenu une véritable légende, il recevra de jeunes artistes modernes comme Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc, Françoise Sullivan, Ulysse Comtois et Noël Lajoie.

Le 24 décembre 1954, Ozias Leduc tombe malade soudainement. Il est alors hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe où il mourra le 16 juin 1955. Il est enterré à Mont-Saint-Hilaire le 20 juin.

Cheminement artistique

Ce fils de menuisier manifeste un talent précoce qui lui permet de se lancer très vite dans la peinture de chevalet. C’est toutefois dans la peinture de survie qu’il devra se réfugier : la décoration d’église est à l’époque la seule forme d’art permettant à un artiste de gagner sa vie.

Ozias Leduc est un peintre charnière, à cheval sur deux époques picturales, dont les œuvres sont très personnelles; Leduc s’exprime à la suite d’une tradition marquée par l’imagerie pittoresque et la peinture anecdotique, et qu’il précède l’ère moderne. C’est le symbolisme, un courant empreint de mysticisme, qui lui permet de s’affranchir des conventions picturales de son époque et d’affirmer sa personnalité artistique, une démarche accompagnée d’une importante réflexion théorique sur la peinture et sa finalité. Il se démarque d’abord par la qualité et l’originalité de sa peinture religieuse, qu’il en vient à pratiquer partout au Québec, mais aussi dans les Maritimes et aux États-Unis, puis, à partir de 1913, par la puissance de ses grands paysages symbolistes aux titres évocateurs : Cumulus bleu, Fin de jour (1913), Neige dorée, Lueurs du soir (1916), L’heure mauve (1921). Au cours de l’entre-deux-guerres, alors qu’il est un artiste de renom, ses paysages et ses portraits définissent une démarche symboliste qui s’approfondit au même rythme qu’un questionnement sur l’art porté par une quête obsessive de la beauté.

Horaires, tarifs et accès

Maison Ozias-Leduc

272, chemin Ozias-Leduc Mont-Saint-Hilaire (Québec) J3H 4A5

Horaire des visites

Du 4 mai au 23 juin et du 31 août au 27 octobre:

samedi et dimanche 13h à 17h

Du 27 juin au 25 août : 

jeudi au dimanche 13 h à 17h

Frais d’admission

Général

8$

Aînés et étudiants

7$

Enfants (6 à 12 ans)

6$

Enfants (0 à 5 ans)
Gratuit
Famille

20$

Passeports circuit culturel

Passeport Duo – 2 Musées

35$ famille, 15$ adulte, 13$ aîné et étudiant

Passeport Muséales

25$ adulte et 16$ enfant (6 à 12 ans)

Le Passeport Muséales inclus la visite des 4 lieux suivants : Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, La Maison autochtone, la Maison Paul-Émile-Borduas et le Domaine Ozias-Leduc pour une période de 2 jours.

Le passeport Duo inclus la visite de 2 lieux de votre choix parmi les 4 lieux pour une période de 2 jours.